- Je bois au beau sexe des deux hémisphères.
- Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe !
Marquis de Bièvre


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mardi 27 février 2018

Écriture contrainte cinquante huitième jour

Contrainte : Nuit blanche 

Les contraintes, qui nous sont imposées par notre merveilleuse mais non moins dirigiste Popins, pour notre jouissance reconnaissons-le, sont parfois, voire souvent, déroutantes, perturbantes, étranges.
Certaines m'ont imposé de chercher la signification de mots rares et précieux dans des dictionnaires poussiéreux ou sur des sites improbables, d'autres m'ont laissé perplexes, dubitatifs, sans inspiration, mais j'ai réussi à composer avec ces contraintes, jusqu'à aujourd'hui. Mais là, je baisse les bras, la contrainte du jour tient en deux mots, nuit blanche. Que faire de ces deux mots ? Cela fait des heures que je cherche une idée, qu'en vain j'interroge, en mon ardente veille, quand soudainement une idée jaillit, resplendit. Pourquoi chercherais-je plus longtemps alors qu'il existe un superbe texte visant la nuit blanche dans le Faust de Gounod, le livret étant de livret de Jules Barbier et Michel Carré. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas Faust, le début de l'opéra est celui-ci :

Rien ! -- En vain j'interroge, en mon ardente veille,
La nature et le Créateur ;
Pas une voix ne glisse à mon oreille
Un mot consolateur !
J'ai langui triste et solitaire,
Sans pouvoir briser le lien
Qui m'attache encore à la terre !
Je ne vois rien ! -- Je ne sais rien !
Le ciel pâlit ; -- Devant l'aube nouvelle
La sombre nuit
S'évanouit !.
Encore un jour! -- encore un jour qui luit!...
O mort, quand viendras-tu m'abriter sous ton aile?
Eh bien! puisque la mort me fuit
Pourquoi n'irais-je pas vers elle?...
Salut! ô mon dernier matin!
J'arrive sans terreur au terme du voyage;
Et je suis, avec ce breuvage,
Le seul maître de mon destin!


Ne pouvant faire mieux, je me suis contenté, Jules Barbier et Michel Carré me le pardonneront, de plagier ce superbe texte, et voici donc ma copie :

Rien ! -- En vain j'interroge, en mon ardente veille,
La nature et le Créateur ;
Pas une voix ne glisse à mon oreille
Un mot évocateur !
Je bande triste et solitaire
Voulant pour des jeux de lien
Une complice non sectaire !
Je ne vois rien ! – Ne trouve rien !
L'envie grandit ; -- D'une amante nouvelle
Je joue la nuit
Et je jouis !...
Encore un jeu ! -- Encore un jeu, j'en jouis !...
Ô plaisir, quand pourrais-je jouir avec elle ?
Eh bien ! Puisque le plaisir me fuit
Pourquoi ne pas jouir sans elle ?...
Salut ! Sans la moindre catin
Alors du plaisir seul je pars pour le voyage
Et je suis, avec ce branlage,
Le seul maître de mon destin!
 
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