Le titre de ce billet pourrait paraître quelque peu surprenant voire abscons, ce sont simplement des références de citations bibliques. Ces trois passages relatent le même épisode et les trois phrases sont fort proches les unes des autres.
"Quae sunt Caesaris, reddite Caesari et, quae sunt Dei, Deo" Marc, XII, 17.
"Reddite ergo, quae sunt Caesaris, Caesari et, quae sunt Dei, Deo " Matthieu, XXII, 21.
"Reddite ergo, quae Caesaris sunt, Caesari et, quae Dei sunt, Deo" Luc, XX, 25.
Phrases tellement proches que Louis-Isaac Lemaistre de Sacy les traduira toutes trois de la même façon " Rendez, donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Soyez sans inquiétude, ce n’est pas là le début d’une crise de mysticisme, je veux simplement rendre à César l’idée de ce texte même si en l’occurrence ce n’est pas réellement César qui est concerné. Celles et ceux qui ont quelque souvenir d’histoire romaine savent qu’il fut assassiné aux Ides de Mars en 44 avant J.-C. À l’issue de la guerre civile qui suivit, Octave finit par s’emparer du pouvoir. La suite est bien connue.
Si ce n’est pas à César que je dois l’idée de ce texte, ce n’est pas plus à son successeur Octave, mais à Octavie, Octavie Delvaux qui a publié il y a déjà quelque temps un billet savoureux.
" « Je les vicogne (comprendre : je les cogne de mon vit) tous » Henri III, à propos des huguenots.
Y a pas à dire « vicogner » c’est bien plus classe que « bifler »… Tout se perd, et rien ne se remplace… Y a qu’à voir…"
Aurais-je pu ne laisser passer un si joli mot ? Mais je dois avouer avoir eu quelque difficulté à trouver l’idée, la trame pour écrire. Je ne vous dirai pas que je l’ai tourné en tous sens, malaxer pour en faire jaillir quelque chose, cela pourrait prêter à confusion. À défaut d’un lumineux jaillissement, j’ai repris une de mes sales manies et chercher ce mot dans un dictionnaire. Hélas ni le Centre Nationale de Ressources Textuelles et Lexicales ni le Robert ne le connaissent. J’ai alors poursuivi ma recherche dans un superbe dictionnaire dont l’éditeur de la version que je possède indique l’avoir découvert sur le bureau de "l’auteur des fameuses Fleurs de Tarbes et d’une non moins célèbre préface à nu livre encore empreint de scandale (Histoire d’O), Jean Paulhan." Je me suis donc plongé dans le Dictionnaire des mots rares et précieux. Entre vibrisse et victoria, à l’emplacement où aurait dû s’insérer ce vicogner, il n’y avait rien. "Rien ! En vain j’interroge, en mon ardente veille, la nature et le Créateur ; pas une voix ne glisse à mon oreille un mot consolateur!"
J’avais fait chou blanc, je m’en retournais Gros jean comme devant. Avoir appris que les poils qui poussent dans les narines de l'homme sont des vibrisses était une maigre consolation.
Je ne peux que donc conclure provisoirement mes recherches, mais d'une manière ou d'une autre, je ferai quelque chose de ce joli mot d'une manière plus ou moins textuelle, plus ou moins sexuelle…
Marc, XII, 17 ; Matthieu, XXII, 21 ; Luc, XX, 25. de
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