A l’an que ven que se sian pas mai que siguen pas mens
Pour celles et ceux qui seraient du nord de la Loire, la traduction française est à l'an qui vient, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins.
Pour cette dernière journée de l'année, je ne vous en dirai guère plus et je vous souhaite une belle soirée, un beau réveillon, pour celles et ceux qui, dans ces conditions difficiles, fêteront ainsi le passage en l'an deux mille vingt et un. Et pour celles et ceux qui, en raison du couvre-feu le fêteront demain avec un déjeuner, un brunch, un petit-déjeuner, et notamment toi, je vous souhaite aussi une belle fête.
- Je bois au beau sexe des deux hémisphères.
- Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe !
Marquis de Bièvre
Si vous aimez mes mots, j'aime aussi les vôtres, laissez-donc, si vous le souhaitez, une trace de votre passage, les commentaires vous sont ouverts…
jeudi 31 décembre 2020
Dix-septième jour du deuxième couvre-feu
mercredi 30 décembre 2020
Seizième jour du deuxième couvre-feu
Pour ce dernier jour de l'année d'ouverture de ma bibliothèque préférée dont peut-être vous ai-je déjà donné le nom, je n'ai résisté au plaisir d'y faire un passage pour rapporter quelques livres et emprunté une petite merveille dont j'ai commencé à me délecter lors de mon trajet en transport en commun. Vous l'avez compris, ce fut une belle journée, même si lors du trajet j'aurais préféré croiser le regard de la belle d'hier que les lugubres pisse-froid, rabat-joie, trouble-fête, pisse-vinaigre et autres joyeux drilles qui ont voyagé avec moi. À ce stade du récit, une précision, encore une fois, s'impose, si j'ai évoqué dans la même phrase les pisse-froid et pisse-vinaigre ne signifie nullement que je me déplaçais en compagnie d'urophile, cela aurait été autrement plus intéressant. Je me suis donc contenté de cette compagnie de tristes sires, me plongeant intensément dans ma lecture, ce que je ne regrette guère.
Citation du mercredi
Combien de fois vous l'ai-je dit, écrit, seriné, rabâché, répété ou même pire, parfois, trop souvent même, dans mes lectures je découvre des phrases que j'aurais aimé écrire, des expressions qui me rendraient jaloux du talent de la personne qui les a couchés avec une belle virtuosité sur le papier, et c'est encore une fois le cas aujourd'hui avec le texte que je vous offre.
"Avec elle, les choses ne se réduisaient pas aux plaisirs fugaces de l'amour mais s'ordonnaient en un processus d'avilissement interminable. Avec elle, faire l'amour c'était pisser sur des prie-Dieu, foutre sur l'autel."
Ces mots ne sont-ils pas furieusement troublants, ne suscitent-ils pas des plaisirs sulfureux ?
mardi 29 décembre 2020
Quinzième jour du deuxième couvre-feu
Vous étonnerais-je si je vous dis que je me suis baladé dans Paris pour aller à la bibliothèque, et vous étonnerais-je encore si je vous précise que j'avais emporté avec moi un livre pour pouvoir lire pendant mon trajet en transports en commun, il est trop triste d'être seul et de n'avoir rien à lire dans ce cas. Je lisais donc, masqué bien sûr, je suis vous le savez sans aucun doute très respectueux des règlements, enfin de certains règlements. Dans le même wagon que moi voyageait une charmante inconnue, toute aussi masquée que moi, qui à plusieurs reprises a tourné son regard dans ma direction. Je dois vous avouer que j'ai eu quelques difficultés à me concentrer sur ma lecture et à ne pas laisser mon imagination s'envoler, s'enflammer en songeant à cette belle. Je m'efforçais donc de poursuivre assidûment ma lecture, je n'en vis pas moins l'inconnue regarder ostensiblement non pas vers moi mais vers la couverture de mon livre puis sourire, tout au moins dans ses yeux, en hochant la tête. Je me souvins alors du titre mentionné sur la couverture, Le savoir-vivre libertin.
Un déplacement à Paris des plus agréables…
lundi 28 décembre 2020
Quatorzième jour du deuxième couvre-feu
Encore une journée de couvre-feu, une journée à la fois hors du temps et s'inscrivant dans le temps des fêtes de fin d'année, fêtes étranges avec les restrictions en vigueur, une de ces journées où l'on finit par ne plus même savoir quel jour l'on est, une journée où l'on se demande combien de temps encore cela va-t-il durer. Mais encore une fois cela changera peu mes habitudes de lecture, balade, écriture qui, finalement, ne varient guère. Et encore une fois, une journée au cours de laquelle je m'interroge sur la pertinence, l'utilité de publier encore mes textes. Et encore une fois, un sourire, virtuel bien sûr, me convaincra de continuer à écrire, publier, offrir mes textes, ou peut-être encore une fois, pour ne pas faire grimacer un sourire, toujours aussi virtuel, je ferais comme si j'étais convaincu, et je continuerai comme aujourd'hui comme tant de fois, comme mille huit cent soixante-dix fois, depuis plus de dix ans, dix ans, dix mois et vingt-huit jours pour être précis.
Feuilleton érotique, épisode 3
Résultats du vote:
1 Agathe propose à Tonio d'aller chez elle avec Cathy, 1 voix;
2 Agathe demande à Tonio d'aller boire le verre chez lui, avec Cathy bien sûr, 1 voix;
3 Agathe, Cathy et Tonio s'amusent au bar, 3 voix.
- Et l'une de vous deux m'appellera-t-elle le beau Tonio ?
- Pourquoi une seule ? Le beau Tonio serait-il un petit joueur ? Lance Agathe, mais, Cathy préférera t'appeler Monsieur, cette petite salope a le cul d'autant plus chaud qu'elle est tenue en laisse bien serrée. Ne reste pas muette et bouche bée Cathy, n'ai-je pas raison ? Dis-le donc au Beau Tonio.
Tonio se tourne, un grand sourie aux lèvres vers Agathe :
- Non ? Tu me fais marcher là ?
- Cathy ! Réponds ! Les mots d'Agathe claquent.
- Oui, Monsieur, je suis une petite salope, souffle Cathy les yeux baissés et le rouge aux joues, et j'aime m'abandonner aux plaisirs de mon ou de ma partenaire.
Mais ses mots s'interrompent dans un sursaut lorsque la main d'Agathe glisse lentement le long de la cuisse, sous la jupe de Cathy. Tonio ne perd pas des yeux cette main. Cathy gémit doucement en se mordant la lèvre inférieure. Agathe dans un sourire félin lâche :
- Ta petite culotte est déjà trempée, tu devrais avoir honte d'être aussi salope.
- Mais, réplique Cathy
- Tais-toi, et ôte ta culotte !
Trois possibilités pour la suite
1 Cathy ôte sa culotte yeux baissés sur son tabouret ;
2 Cathy demande à aller aux toilettes pour ôter sa culotte ;
3 Cathy supplie Agathe de ne pas lui imposer cela dans ce bar.
dimanche 27 décembre 2020
Treizième jour du deuxième couvre-feu
Quelques heures de lecture, plongé dans un ouvrage merveilleux qui de plus est un cadeau apporté par le père Noël, ou le père Fouettard à moins que ce ne soit par la mère Fouettarde avec ses cuissardes à talons aiguilles et son corset. Mais déjà, encore une fois, comme souvent je m'égare, et le pire est que ces digressions me sont des plus jouissives. Je vous en laisse juge, je commence à évoquer un ouvrage qui n'est nullement un ouvrage traitant des jeux BDSM ni même un texte érotique, même s'il n'en est pas moins des plus passionnants, et soudainement naît en moi cette vision de la mère Fouettarde version sadomaso cuir. Cependant étant toujours très discret, et plus encore lorsque je bande comme un âne et que je finis par ne plus taper mes textes que d'une main, je ne vous dirai pas ici de qui cette apparition avait le visage, le regard.
Comment pourrais-je alors, avec une telle tension, reprendre ma lecture. Je vais donc poursuivre ma rêverie…
samedi 26 décembre 2020
Douzième jour du deuxième couvre-feu
Une journée des plus banales finalement, pour être tout à fait précis, une journée des plus banales pour une journée de couvre-feu, une balade, en partie en RER, ce qui permet de lire encore, en partie à pied, pour le plaisir de marcher dans les rues de Paris, un plaisir dont je ne saurais me lasser. Cette balade n'était pas pour aller à bibliothèque mais pour aller faire quelques courses alimentaires dans une fabuleuse boutique parisienne aux senteurs de rêve, une boutique où je me délecte de traîner entre les rayons et choisir épices, céréales, légumes secs et autres délices. Si vous n'avez pas deviné quelle boutique j'évoque ici, n'hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les coordonnées. Au retour un arrêt chez mon caviste préféré, qui a de délicieux petits vins, là aussi, je suis à votre disposition pour vous fournir les coordonnées, d'autant plus qu'il est une auteure de textes érotiques des plus stimulants qui connaît elle aussi cette adresse.
En ces temps incertains de couvre-feu, il est bon de se ménager quelques plaisirs, plaisirs gastronomiques aussi !
vendredi 25 décembre 2020
Onzième jour du deuxième couvre-feu
Après une nuit exceptionnelle, exceptionnelle car sans couvre-feu, avez-vous remarqué que parmi tous les programmes de Noël proposés par les chaînes de télévision certains détonnent quelque peu. L'on pourrait même dans certains cas se demander si ce n'est pas là une forme d'humour noir de programmer ce soir Les mystères de la mort de Jésus. Certes cette émission aurait moins attiré l'attention le Vendredi saint, mais les voies des programmateurs, comme celles du seigneur sont impénétrables, bien que l'on sache que, comme le rappelle Selma Lagerlöf dans Dame carême et Petter Nord, "Après Noël viendront les fêtes de Pâques […] entre eux vient le Carême !" Peut-être lirez-vous cela comme une invitation à faire pénitence, voire à vous flageller ou à vous faire flageller ou pire encore, ou plus jouissif encore.
Lisez le surtout comme une invitation à profiter de la vie, de l'instant qui passe et à ne pas confondre fêtes et foires commerciales.
"Vivez, si m’en croyez"
jeudi 24 décembre 2020
Dixième jour du deuxième couvre-feu
Un curieux vingt-quatre décembre nous vivons cette année, les préparatifs de Noël, pour celles et ceux qui le fêtent, sont étranges et quelque peu déroutants mais hélas bien à l'image de cette année. Les agapes seront réduites, loin des grandes tablées joyeuses. Les seules qui devraient apprécier sont les dindes qui seront moins nombreuses à se faire fourrer, vous avez bien compris que ce sont bien les gallinacées que j'évoque là. Sans vouloir citer de noms, je connais quelques dindes, de l'espèce homo sapiens et non pas de la famille des phasianidae, qui sont des plus désireuses de se faire fourrer avec allégresse, et pas uniquement à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Je ne vous souhaite pas moins de passer, pour celles et ceux qui fêtent Noël, un très bon réveillon et une très belle journée, et surtout, faites attention à vous ainsi qu'à celles et ceux que vous aimez.
Écriture contrainte, troisième année, cinquantième semaine
Contrainte pétale, astrolabe, tentacule, orgue, exergue, après-midi, cerné, gens, volute
Serait-ce un cadeau de Noël ces contraintes jonchées de pétales de roses ? Jugez-en, proposer à un natif d'Albi comme contrainte l'Astrolabe, même sans la Boussol, même si leurs restes aujourd'hui sont plus souvent visités par tentacule de poulpe que par main humaine. Je ne ferai donc, pour fêter cela sonner trompettes, résonner musettes, et jouer l'orgue. Peut-être donc mettrais-je en exergue, cet après-midi, l'image de ce grand navigateur, peut-être déjà cerné, avec ses gens, par les dangers aux alentours de l’archipel des Îles Santa Cruz, et ornerais-je mon texte de quelque volute.
mercredi 23 décembre 2020
Neuvième jour du deuxième couvre-feu
À la fin d'une soirée des plus calmes et paisibles, je me suis plongé dans l'écriture tout en jetant un œil, encore une sale manie, sur la télévision, mais là aussi, devrais-je peut-être prévoir de rédiger un billet sur mes sales manies, notamment celle d'annoncer des billets que je ne rédige pas. En attendant ces billets à venir, j'avais donc les mains sur le clavier, un œil sur l'écran de l'ordinateur et l'autre sur celui de la télévision. Je me suis ainsi, un peu par hasard, à regarder un film, Un éléphant, ça trompe énormément. Vous avouerais-je que j'ai vu ce film pour la première fois au cinéma, à sa sortie ce qui me classe définitivement dans la catégorie des vieux. Mais peu me chaut cela, mes genoux me rappellent intensément mon âge chaque fois que je me lève. Par contre, je n'aurais jamais cru que ce film déclencherait une telle nostalgie, et pas uniquement parce que Claude Brasseur vient de décéder, le dernier des quatre acteurs de ce film. Une période révolue, bien avant le temps d'avant, une période où j'étais jeune, un bel autrefois.
Citation du mercredi
En lisant je découvre souvent des phrases que, je ne sais pourquoi, j'aurais aimé écrire, peut-être une forme de jalousie pourriez-vous penser, et peut-être auriez-vous raison. Mais, au fond, qu'importe, l'essentiel n'est-il pas que je déniche des citations à offrir à mes quelques lectrices et lecteurs. Voici donc la découverte que je vous propose ce jour " [elle] portait des pommettes hautes comme on porte des talons aiguilles."
J'ai trouvé cette image terriblement érotique, et elle me fait furieusement songer à une charmante amie qui ne jouait que perchée sur ses superbes Louboutin.
mardi 22 décembre 2020
Huitième jour du deuxième couvre-feu
Que faire de ces journées, je n'ai jamais aimé les magasins, et moins encore les magasins dans les journées précédent Noël, et cette année, c'est pire encore ! Les musées ont clos leurs portes. Les restaurants ne font plus que de la vente à emporter. Les cafés sont portés disparus. Que reste-t-il donc en dehors des balades et des bibliothèques ? J'ai donc fait encore une fois une balade pour aller rendre et emprunter des livres dans deux bibliothèques, comme souvent. La seule variante aujourd'hui fut que mon ouvrage réservé était totalement introuvable et qu'avec une charmante bibliothécaire nous avons longuement joué à cache-cache. Puis-je vous avouer qu'il était caché au bout de son étagère par un ouvrage nettement plus grand dont la couverture était illustrée par une photo de Che Guevara. Être caché par Che Guevara, tout un programme, non ?
Et, une précision, lorsque j'évoquais mon désamour des magasins, je n'incluais nullement les librairies qui relèvent clairement d'une autre catégorie.
lundi 21 décembre 2020
Septième jour du deuxième couvre-feu
Une journée de couvre-feu, encore une journée de couvre-feu, une journée de couvre-feu comme les autres, semble-t-il, et pourtant différente, nous sommes en effet aujourd'hui le vingt un décembre, solstice d'hiver à dix heures, deux minutes et dix-neuf secondes pour être tout à fait précis. Faut-il le rappeler c'est bien avant la récupération chrétienne et l'instauration de la fête de Noël, date fixée en l'an deux cent soixante-quatorze, la date d'une fête païenne au moment où les journées vont rallonger, au moment où le soleil emporte la victoire conte la nuit.
Cette journée est donc celle de la nuit la plus longue de l'année et aussi, en lien évident avec la durée de cette nuit, la journée mondiale de l'orgasme, et pourtant ce ne fut pas vraiment le pied. Le temps n'était pas des plus favorables ce matin pour une balade avec une pluie incessante. Fallait-il donc cela pour que les femmes soient mouillées en cette journée ?
Feuilleton érotique, épisode 2
Sans attendre la réponse et tout en souriant, Agathe laisse sa main glisser négligemment le long de la cuisse de Cathy.
- Non, Agathe, tu exagères, pas ici, on va nous voir !
- Chut, laisse-moi faire tu adores ça, et tu vas aimer, le beau brun nous regarde du coin de l'œil. Encore un peu et sa langue va pendre comme celle du loup de Tex Avery…
Le rire franc et sonore de Cathy éclate, et le beau brun n'est pas le seul à se retourner pour la regarder.
Agathe se penche et lui susurre dans le creux de l'oreille
- Maintenant c'est certain, il te mate.
Dans le même temps, sa main glisse plus avant entre les cuisses de Cathy pendant qu'elle offre au beau brun son plus beau sourire. Il ne se fait guère prier, et se déplace lentement, le verre à la main vers elles.
- Puis-je vous offrir un verre, il n'est pas bon de rester à sec.
- Merci, pouffe Agathe, c'est gentil même si Cathy n'est déjà plus à sec, et quel est votre nom beau brun ?
- Mes amis m'appellent Tonio.
- Et tes amantes t'appellent le beau Tonio ?
Trois possibilités pour la suite
1 Agate propose à Tonio d'aller chez elle avec Cathy.
2 Agate demande à Tonio d'aller boire le verre chez lui, avec Cathy bien sûr.
3 Agate, Cathy et Tonio s'amusent au bar.
dimanche 20 décembre 2020
Sixième jour du deuxième couvre-feu
Un dimanche, pour être précis et en forme de clin d'œil à mon avant-dernier billet que j'espère que vous avez lu en nombre, en petit nombre vu les statistiques du blog, ce dimanche est le quatrième dimanche de l'avent. C'est aussi, pour moi, un anniversaire, le septième anniversaire d'une rencontre improbable avec une charmante personne qui allait devenir très vite une amie, même si nous nous voyons peu depuis qu'elle a quitté la région parisienne pour repartir dans sa province, mais elle n'en reste pas moins une amie à la fois précieuse et talentueuse. Il est agréable en ces temps de confinement, couvre-feu et autres facéties de se rappeler les beaux souvenirs des temps où les restaurants étaient ouverts et où l'on pouvait découvrir et déguster des merveilles. Un jour écrirai-je sans doute un texte sur le ravissement de la Cortez, le bonheur des œufs pochés et quelques autres extases culinaires inoubliables.
samedi 19 décembre 2020
Cinquième jour du deuxième couvre-feu
Après avoir longuement hésité entre la perspective d'une balade et l'envie de lire encore et encore, les choix sont quelque peu limités, j'en conviens mais est-ce du uniquement au Covid et au couvre-feu, et n'ayant pu me décider, j'ai décidé de partir pour une promenade en emportant un livre. J'ai donc marché pour rejoindre un espace boisé au calme mais je ne vous dirai pas pour autant où je suis allé, vous le savez, j'ai la sale manie de ne pas donner trop de précisions concrètes. Je me suis ensuite arrêté sur un banc pour déguster lentement, voluptueusement le livre que j'avais emporté. Le temps était froid et humide mais je suis resté assez longtemps ainsi lisant tout en levant parfois les yeux pour laisser mon regard flotter, souvent attiré par quelque belle silhouette, parfois entraperçue entre les arbres. C'est ainsi que m'est venue une idée de quatrain que j'ai tenté de faire rimer sur mon banc ; délicieuse façon de laisser mon esprit s'évader en songeant à de délicieuses folies.
vendredi 18 décembre 2020
Quatrième jour du deuxième couvre-feu
Se termine donc cette quatrième journée du deuxième couvre-feu, en écrivant cela, j'ai l'impression de revenir de longues années en arrière et d'écouter l'officiant annonçant, par exemple, le troisième dimanche du temps ordinaire, j'en conviens, l'exemple n'est peut-être pas des mieux choisis en ces temps incertains qui n'ont rien d'ordinaire, mais j'espère que vous avez compris l'image, sans cela je ne peux rien pour vous, sauf à vous suggérer d'écouter une messe, ce qui d'autant plus facile que les lieux de culte sont les seules salles de spectacle ouvertes. Vous l'aurez compris, j'ai eu une enfance baignée dans l'église une sainte catholique et apostolique, je ne vous donnerai cependant guère de détails supplémentaires, il vous faudra pour cela attendre que je me décide à finir la rédaction de mes mémoires. Par contre, je peux vous confesser, le verbe est de circonstance, que c'est peut-être de là que vient mon goût du décorum du rituel…
jeudi 17 décembre 2020
Troisième jour du deuxième couvre-feu
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, chantait Aznavour, plus prosaïquement, je vous parle aujourd'hui d'un objet que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, l'anti-monte-lait. Mais je sens déjà qu'avec une telle entame mes lecteurs et lectrices vont s'enfuir en masse, enfin, vu le nombre habituel même s'ils et elles partaient tous et toutes ce serait une petite masse, une toute petite masse, je n'en poursuivrai donc pas moins sur ce sujet, tout en précisant à celles et ceux qui ne connaîtraient pas cet objet pourtant ô combien indispensable dans toute cuisine il y a quelques décennies d'effectuer quelques recherches sur internet. J'avais à l'époque une amie qui petite se souvenait qu'elle nommait cet objet non pas anti-monte-lait, mais gentil-monte-lait. Vous avouerais-je qu'au cours d'une soirée quelque peu intense elle avait acquis le surnom de gentille-monte-les qui lui seyait à merveille !
mercredi 16 décembre 2020
Deuxième jour du deuxième couvre-feu
Cette deuxième journée fut l'occasion pour moi d'une balade, comme tous les jours pourriez-vous dire, ou penser, et vous n'auriez pas tort, toutes les journées se ressemblent, mais elles sont toutes différentes. Aujourd'hui, ce fut une grande et longue promenade. Pour une fois je n'ai pas arpenté les rues de Paris, ni celles autour de chez moi que je finis par ne connaître que trop, je suis allé traîner dans un parc, voir les plantes, les arbres et les jolies promeneuses. Ce fut un régal.
Enfin, je dois vous préciser que je n'ai pas oublié que j'ai évoqué il y a peu de temps l'idée de consacrer un billet à la masturbation, hélas je n'ai pas encore eu le temps pris par d'autres thèmes à traiter, des livres à rapporter ou à aller chercher en bibliothèque ou des balades à faire. Mais surtout ne pensez pas que je me désintéresse de ce sujet, que je m'en tamponne le coquillard, que je le traite par-dessus la jambe, que je m'en branle…
Écriture contrainte, troisième année, cinquantième semaine
Contrainte ciment granulat bétonnière prestidigitateur pachyderme exsudat macrophage estrade humeur
Si ment cet homme gras, nu, là et qu'il ne vende pour du ciment des granulats, et que le béton hier n'ait été livré par ses bétonnières, qu'importe, je ne suis prestidigitateur, ni preste agitateur trop lourd pour cela tel un pachyderme qui défèque certes mais non pas chie d'hermétiques théories. Pour caser habilement l'exsudat, je fais appel à une ancienne relation, et mon ex sue davantage sans succès. Je décide donc de tenter d'automatiser certaines tâches en donnant pour les identifier mieux des noms de note de musique à ces mini-programmes. Cela a réussi car grâce à la macro fa je réussis à placer macrophage dans mon texte. Après une telle réussite, je ne doute pas d'être appelé à monter sur l'estrade très bientôt pour recevoir un prix, récompense extra de toute beauté ! Sans cela mon humeur pourrait devenir exécrable, et mon envie d'écrire après avoir décru, meurt !
Citation du mercredi
Ce nouveau confinement est donc une période de lecture intensive, et j'aurai peut-être l'occasion d'y revenir dans un autre billet. Dans tous les cas, cette lecture en tous sens de livres en tous genres me permet toujours et encore de cueillir ici ou là, au vol, entre deux paragraphes, ou entre deux pages, quelques phrases sur lesquelles m'appuyer, quitte à les déformer pour préparer mon billet hebdomadaire du mercredi.
Voici donc les mots que j'ai choisis pour vous aujourd'hui " Bougies, lumières indirectes […]Pour les femmes, un avantage : le clair-obscur est clément avec les rides et autres imperfections. Pour les hommes, un avant-goût de victoire : on est déjà au lit, ou presque."
N'est-ce pas un petit chef-d’œuvre d'humour cynique ?
mardi 15 décembre 2020
Premier jour du deuxième couvre-feu
Le titre en soi est déjà tout un programme. Pour garder un esprit léger, ou même optimiste, soyons fous, l'on peut noter qu'il est possible de sortir sans attestation, et j'en ai profité pour aller à la médiathèque qui en ces temps incertains tend furieusement à devenir ma principale voire unique destination de sortie, et cela même si de fait l'expression "la médiathèque" recouvre de fait plusieurs destinations possibles qui sont les différents médiathèque de la ville de Paris, donc en quelques sorte, une destination multiplement unique.
Et, au risque de vous décevoir, je n'ai emprunté aucun ouvrage un tant soit peu érotique. Mais, soyez sans crainte, à moins qu'il ne faille craindre cela, j'ai conservé ma fâcheuse habitude d'arracher des phrases à des livres pour les détourner sans vergogne afin d'alimenter ma rubrique consacrée aux citations.
Pour finir un peu d'autopromotion, a quien madruga dio le ayuda, vous avez jusqu’à demain pour choisir la suite à donner au feuilleton érotique de lundi.
lundi 14 décembre 2020
Quarante-sixième jour de reconfinement
Quarante-sixième et dernier jour de reconfinement, enfin pour être précis, dernier jour du premier reconfinement, je ne lis nullement l'avenir dans le marc de café, pas plus que dans les entrailles de poulet, une boule de cristal, les lignes de la main, le vol de divers volatiles ou autres. Demain ne sera pas pour autant bien différent d'aujourd'hui avec la fin du confinement strict et la mise en place d’un couvre-feu. Certes nous n'aurons plus besoin d'attestation dérogatoire pour se déplacer mais le couvre-feu va poser de nouvelles limites. L'on va se retrouver dans la même situation que celle que nous avons connue à partir du douze mai. Pour être tout à fait précis, deux options s'offrent à nous, soit un cinq à sept, soit passer toute la nuit avec le, la ou les partenaires avec départ dans le petit matin blême. Certes le cinq à sept peut se décliner en petit-déjeuner crapuleux, déjeuner suivi d'un voluptueux dessert ou petit coup vite fait à la hussarde entre deux portes. Joli programme, non ?
Feuilleton érotique, épisode 1
Une belle soirée de printemps, elle marche dans les rues de Paris, son pas claque joyeusement sur le trottoir. Elle est toute vêtue de noir, elle aime le noir, des escarpins, une jupe courte, un petit haut, les cheveux lâchés, elle a choisi avec soin sa tenue pour cette soirée dans un petit restaurant. Pas pour un repas, les propriétaires Arnaud et Paul, des amis, organisent une soirée avec musique, une belle soirée à venir. Elle arrive, quelques personnes sont dehors, bavardant un verre à la main, et Arnaud l'accueille d'un retentissant " Cathy, toujours aussi belle, toi et moi, c'est quand tu veux !" Elle l'embrasse, et accepte le verre de vin qu'il lui tend avant de s'installer à sa place préférée pour ces soirées, installée sur un tabouret au bar.
La soirée est joyeuse et animée, comme toujours ici, musique, vin blanc délicieux, et de savoureuses petites choses à déguster. Une main effleure son épaule.
- Encore en train d'affoler les mâles ? Déjà sur un coup ? Arriverais-je trop tard ?
- Agathe ! Tu sais bien qu'il n'y a que toi qui me fais lâcher prise à chaque fois, lui sourit-elle, mais reconnais que le beau brun là-bas est des plus troublant.
- Troublant ? Tu veux dire que tu mouilles ta petite culotte pour lui. Alors pour qui vas-tu la quitter ce soir, pour lui ou pour moi ?
Trois possibilités pour la suite
1 Cathy allume le beau brun,
2 Agate et Cathy allument le beau brun toutes les deux,
3 Agate et Cathy se désintéressent de lui.
dimanche 13 décembre 2020
Quarante-cinquième jour de reconfinement
Je dois commencer par présenter mes excuses aux lecteurs et lectrices assidu·e·s de mon billet d'hier et qui espéraient donc que je développe le dernier point, que je m'en saisisse à pleine main et le traite avec allégresse même s'il peut devenir un peu raide, voire très raide. Mais je n'évoquerai pas aujourd'hui la masturbation, vous devrez attendre encore quelque peu. Un autre sujet a retenu mon intérêt pour aujourd'hui, une autre idée devrais-je écrire. Cette idée n'est pas de moi, je vous le précise, c'est récemment à @CharlotteCocci que je dois cette idée, un feuilleton érotique dont vous lecteurs et lectrices choisirez la suite.
J'en vois quelques-un·e·s au fond de la salle, près du radiateur, qui semblent ne pas avoir compris. C'est tout simple, mon billet du lundi, érotique du lundi, devient une histoire à suivre, un feuilleton. Chaque billet se termine par des propositions pour la suite et vous pourrez donner votre avis que je suivrai scrupuleusement, en principe. Concrètement vous pourrez donner votre avis sur le blog ou sur les réseaux sociaux sur lesquels le texte est publié. Dernière précision, le billet étant publié le lundi, merci de donner votre avis au plus tard le jeudi.
À suivre ?
samedi 12 décembre 2020
Quarante-quatrième jour de reconfinement
Mon billet d'hier a provoqué sans aucun doute un enthousiasme délirant et généré des multitudes de réponse. Je n'ai cependant, contrairement à nos ami·e·s états-unien·ne·s, eu aucune difficulté à dépouiller les réponses allant toutes dans le même sens. Pour être tout à fait précis la totalité des réponses, enfin de la seule réponse, me suggère de continuer mes billets. Et je ne doute pas que ce compte rendu le plus fidèle possible ne vous passionne tout autant.
Mais peut-être devrais-je pour retenir votre attention me pencher moins sur ce qui était le sujet de la majeure partie de mon billet d'hier que sur l'objet de sa fin, à savoir la masturbation non intellectuelle et vous raconter avec moult détails comment et à quel rythme ma main s'active le long de ma verge, caresse mes testicules ou pire encore, vous en détailler les effets. Cela pourrait être l'objet d'une nouvelle publication, mais pour autant je ne vous dirais pas à qui je pense en ces moments-là, j'aime conserver une part de mystère.
vendredi 11 décembre 2020
Quarante-troisième jour de reconfinement
Je n'ai certes pas changé d'avis et ne commenterai pas les évolutions du reconfinement annoncée hier. Cependant une question liée à ces décisions de pose à moi, m'angoisse, m'inquiète, me taraude et je ne peux m'empêcher de la partager avec vous. Je résume, au début du confinement j'avais commencé à publier des billets quotidiens de confinement, devenus des billets tout aussi quotidiens de sortie de confinement, le dernier étant publié le dix juillet. À ce moment-là, pensant naïvement que la pandémie était dernière nous, j'ai cessé les billets quotidiens et commencé la publication de billets hebdomadaires au fil de l'eau. Au reconfinement, j'ai repris, le trente octobre, la mise en ligne de billets de reconfinement. Vous avez compris sans aucun doute que je me demande si je dois poursuivre mes billets de reconfinement allégé ou repasser déjà au format des billets au fil de l'eau hebdomadaire, qu'en pensez-vous ?
Une dernière précision avant de conclure, vous avez peut-être l'impression que ces remarques ne sont que de la masturbation intellectuelle, je vous rassure donc, je ne pratique pas uniquement celle-là…
jeudi 10 décembre 2020
Écriture contrainte, troisième année, cinquantième semaine
Contrainte Napoléon cœur chat tartempion table épée livre voiture nuage
Je n'ai jamais pensé que pour Napoléon
Je rimerai un jour avec caméléon.
Si pour les Oulimots, je mettrai tout mon cœur,
Mes mots n'approcheront l'immense accroche-cœur,
Mais tant j'aime les mots que pour toujours le chat
Restera un félin, gros, gras comme un pacha.
Mes vers, hélas, restent dignes de tartempion,
Et pas plus lumineux qu'un vulgaire lampion.
Je m'escrime pourtant, courbé là sur ma table
Essayant des rimes, transpirant comme un diable.
Ma plume n'est en rien, semblable à une épée,
Et n'est guère affutée, moins qu'un poisson-épée,
Et ce n'est pas ainsi qu'en sortira un livre,
A la moindre tenue, rien qui ne vous enivre,
Tout au plus des pages grattées dans la voiture
Quelque peu bancales, couvertes de ratures.
Rien qui vous envole là-haut sur un nuage,
Et qui rime de plus là avec cocuage.
Quarante-deuxième jour de reconfinement
Nous connaissons donc les évolutions à venir et elles ne sont pas des plus joyeuses, mais non seulement vous savez déjà cela mais de plus je persiste à rester léger dans le ton pour ces publications quotidiennes, je n'évoquerai pas plus longtemps ce point. Je préfère évoquer ma balade du jour, balade dont le trajet n'avait rien de bien original, même si le rayon de déplacement a été élargi à vingt kilomètres, je me promène, je l'avoue, souvent dans les mêmes zones. C'est ainsi que, dans une avenue proche de chez moi, j'aperçus soudainement une silhouette blonde marchant devant moi, toute de noir vêtue, bottines ornées de clous, jupe moulante et courte, veste, et une queue-de-cheval accompagnant dans sa marche le balancement de ses hanches. Je contemplais cette charmante dame lorsque soudainement elle laisse choir quelque chose et se pencha tout aussitôt ce qui eut un double effet immédiat, sa jupe remonta, dévoilant plus haut ses cuisses, tout en moulant plus encore ses fesses. Un bien joli début de journée…
mercredi 9 décembre 2020
Quarante-unième jour de reconfinement
Nous devrions donc savoir demain à cette heure-ci quelles seront les évolutions à venir dans les prochains jours et quelles nouvelles activités nous seront ou non ouvertes. Mais ce que l'on peut déjà retenir de ce reconfinement, grâce à un sondage IFOP, c'est une hausse significative de l'activité sexuelle, 70 % des sondés affirment avoir eu un rapport sexuel au mois de novembre, soit 14 points en plus par rapport au moins d'avril. Cette augmentation est particulièrement importante chez les personnes en couple ne vivant pas sous le même toit, + 35 points par rapport à avril, à 77 % et chez les célibataires + 26 points par rapport à avril, à 61 %. Visiblement les restrictions de déplacement moins strictes ont eu un impact significatif. L'autre point important à retenir est que 34 % des télétravailleurs confinés avec un conjoint également en télétravail ont eu un rapport sexuel pendant les heures de travail.
Et vous, où en êtes-vous ?
Citation du mercredi
En ces temps de confinement, les distractions sont limitées, je ne vous ferai pas l'affront de vous lister toutes les activités qui sont interdites, limitées, contraintes, bien que certaines contraintes soient jouissives, mais ce n'est pas à celles-là que je fais référence ici. Il reste cependant quelques passe-temps accessibles, les balades, l'écriture, la lecture. C'est ainsi, en lisant, que j'ai découvert ces mots "Je laissais mon regard papillonner d'une passante à l'autre, toutes fesses, poitrines et jolies gambettes confondues."
N'est-ce pas là une superbe description d'une charmante distraction des plus accessibles en ces temps de reconfinement, tant que l'on ne cherche pas à laisser le regard papillonner sur le sourire, désormais masqué, des passantes.
mardi 8 décembre 2020
Quarantième jour de reconfinement
Suite à mon billet d'hier, que j'espère que vous avez lu, sans cela celui d'aujourd'hui risque de vous sembler quelque peu abscons, je dois vous faire part d'un constat étrange, voire déroutant. Certes, je suis à nouveau un peu en retard, mais nettement moins, mais ce n'est pas cela que je veux évoquer. J'ai écrit hier, dans l'urgence, un peu trop vite m'a-t-il semblé, le texte érotique du lundi, et je l'ai publié, quasiment en catastrophe peu avant minuit. Or, ce matin, j'ai eu de bons retours sur ce texte qui semble avoir été apprécié, bien agréable appréciation pour un texte dont la rédaction est bien loin du précepte que je cite souvent, " Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez." Mes mots écrits dans un jaillissement éjaculatoire semblant plutôt réussis, devrais-je donc remettre en cause mes principes d'écriture ?
Dois-je vous préciser que j'ai, quand même, relu ce billet ?
lundi 7 décembre 2020
Une envie soudaine
Une envie soudaine, brutale, intense en lisant ses mots qui s'affichent sur l'écran. Une envie qui submerge, qui emporte, qui bouleverse. Une envie, qui s'intensifie du seul fait de laisser les doigts s'en mêler, en effleurant, caressant, frôlant les touches du clavier pour avouer à l'autre, là-bas, de l'autre côté de l'écran, l'intensité de cette envie. Une envie, qui noue les tripes qui fait que l'on ne peut que se tortiller sur son siège devant l'ordinateur. Une envie, qui enflamme le corps et l'âme et que l'on brûle de partager, une envie que l'on ne peut que tracer avec des mots sur un écran alors que l'on voudrait les tracer du bout de la langue, du bout des lèvres, du bout des doigts sur la peau de l'autre. Une envie de sentir le corps, la chaleur du corps, la fièvre du désir partagé, de sentir les frémissements de plaisir qui monte lentement pour exploser en apothéose corps contre corps, peau contre peau.
Trente-neuvième jour de reconfinement
Une journée paisible mais je vous dois un aveu. Même si j'ai passé une journée des plus paisibles entre lectures, balades et un peu d'écriture, je suis affreusement en retard. Soyez en juge, il est déjà vingt-une heures trente et je n'ai pas encore publié mon billet de reconfinement quotidien. Rien de bien grave, pourriez-vous, aimablement, me dire, et vous auriez sans aucun doute raison. Cependant mon retard est plus grave aujourd'hui, mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, je dois vous le confesser, non seulement mon billet du jour est en retard mais je n'ai pas écrit mon texte érotique du lundi et vous m'en voyez marri.
Je vais donc tout de go me jeter fébrilement sur mon clavier pour aligner ou essayer d'aligner des mots érotiques en espérant qu'ils puissent éveiller quelque intérêt voire quelque trouble, excitation ou pire encore. Pour ma part, je vais tenter d'écrire au mieux, en vous priant par avance de bien vouloir excuser mes fautes de frappe, il n'est pas aisé de manier les touches du clavier d'une seule main…
dimanche 6 décembre 2020
Trente-huitième jour de reconfinement
Une froide journée hivernale, beaucoup de temps passé à dévorer, des livres bien sûr, dans mon fauteuil. Mais je me suis aussi baladé longuement en écoutant comme souvent des podcasts, notamment de France Culture. Parmi ses nombreuses émissions, l'une de celles que j'affectionne est La Compagnie des œuvres par Matthieu Garrigou-Lagrange. J'écoutais donc, avec délice, une série de quatre podcasts consacré à Rainer Maria Rilke. Si vous n'avez jamais lu Rainer Maria Rilke, je ne saurais que trop vous conseiller de vous plonger dans ses écrits, poèmes ou prose, Élégies de Duino, Sonnets à Orphée, La Mélodie de l'amour et de la mort du cornette Christoph Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge ainsi que quelques autres, en fait ainsi que toute son œuvre et n'oubliez pas Les lettres à un jeune poète. Je dois vous avouer que j'aime lire et relire ces lettres, même si elles ne m'incitent pas toujours à écrire. Mais je n'en ai pas moins écrit mon quatrain érotique du jour.
samedi 5 décembre 2020
Trente-septième jour de reconfinement
Je suis désolé pour nos amis bayonnais qui ont incontestablement le plus bel hymne du rugby français et aussi un public qui le chante merveilleusement mais aujourd'hui le Stade a gagné à Jean Dauger. Dois-je préciser pour celles et ceux qui ne le sauraient encore que, même si je me définis habituellement comme un joueur parisien, expression qui est le nom de mon blog, je suis né et j'ai longtemps vécu en région toulousaine, voire à Toulouse. J'ai conservé un certain chauvinisme rugbystique que j'assume totalement, le Stade étant incontestablement le club français au plus beau palmarès que je ne vous déclinerai pas ici. J'ai en outre gardé de Toulouse de merveilleux souvenirs, j'étais jeune et fougueux et Toulouse fut le lieu de quelques belles premières fois, et aussi de quelques fiascos. Je repense souvent à quelques amies de cette période avec nostalgie et toujours un sourire aux lèvres.
Vous ai-je dit que j'ai retrouvé, grâce à un réseau social, il y a quelques années une amie de cette période, elle n'avait guère changé et nos retrouvailles furent des plus chaleureuses, et plus encore.
vendredi 4 décembre 2020
Trente-sixième jour de reconfinement
Étrange et délicieux exercice, marcher dans les rues sous une pluie fine et froide d'hiver en cherchant à faire rimer des mots dans sa tête, pas question de sortir le carnet pour noter dans cette humidité ambiante, juste marcher et chercher, trouver, compter, recompter, même en passant d'octosyllabes des heptasyllabes, l'ensemble est bancal, recommencer, chercher d'autres mots, trébucher sur un accord, perdre une élision, boiter à nouveau, et la rime enfuie, encore une fois tenter, sentir des mots venir, monter comme un désir, exploser en un quatrain, cette fois, c'est la bonne, les vers sont là, ne pas les oublier, enregistrer un message vocal en marchant, croiser le regard surpris voire inquiet des rares passants, qu'importe, les mots sont au chaud, rentrer, ne plus se souvenir, écouter le massage, trouver l'ensemble mauvais, l'écrire, le lire, le relire, changer un mot, le regretter, supprimer ce changement, et enfin mettre en ligne.
jeudi 3 décembre 2020
Écriture contrainte, troisième année, quarante-neuvième semaine
Contraintes: bienveillance, douleur, silence, clapotis, secrets, rêverie, regard, graphique, hilarant
Accordez-moi quelque bienveillance pour cette histoire déjà racontée ici sans contraintes. Il y a déjà quelques années, je travaillais alors dans le quartier des Halles. Un matin, j'étais parti travailler de bonne heure, un rapport urgent, des données à traiter, un graphique à fournir. Il faisait beau, le début de l'été et j'étais sorti du métro et marchais vers le centre Beaubourg, peu de monde, presque le silence, juste un clapotis vers la fontaine. C'est alors que je l'ai aperçue, grande, de l'allure, donnant plutôt l'impression d'une fin de soirée que d'un début de journée, et visiblement légèrement éméchée.
Je la croisai, un regard, tentation matinale. Mais je poursuivis quand même, plongé dans ma rêverie, vers le bureau et aperçus derrière elle un homme qui la suivait. C'est alors que je me dis que décidément il ne la méritait pas, ce serait trop grande douleur de la voir partir avec lui, je fis demi-tour, doublai celui qui la suivait, la rattrapai et l'abordai. Je n'avais pas eu le temps de me demander ce que je pourrais lui dire et lui dis donc simplement qu'elle était trop bien pour se promener seule ainsi et qu'elle allait se faire draguer par n'importe qui.
Sa réponse claqua " Et vous, vous n'êtes pas n'importe qui ?" Je ne puis lui répondre que "Non, vous n'aviez pas remarqué ?". Et, comme si cela était hilarant, j'eus le bonheur d'un immense éclat de rire…
La suite, je fus très en retard au bureau, le reste fait partie de mes secrets.
Trente-cinquième jour de reconfinement
Vous étonnerais-je si vous dit que je suis sorti aujourd'hui, après avoir consulté non pas ma montre, je n'en porte plus, mais mon smartphone pour aller faire quelques courses, à la boulangerie bien sûr et à la même heure qu'hier ? Mais hélas, j'ai eu beau ralentir le pas en approchant, prendre mon temps avant de repartir, je n'ai pas vu la petite brune gironde. Vous ai-je dit que je trouve cet adjectif "gironde" terriblement érotique ? Hélas, si la petite brune gironde n'était pas là, il n'y avait ni blonde plantureuse, ni rousse affriolante. Je ne suis pas moins rentré chez moi avec ma baguette sous le bras. Après cela j'ai fait une petite balade, dans le respect de la réglementation en vigueur. Je suis passé dans une rue que je ne connais que trop, dans lequel existe une entreprise artisanale avec des bureaux en rez-de-chaussée. Aujourd'hui, j'ai eu une illumination en passant devant cette façade en apercevant le sourire lumineux, étincelant de la belle présente à l'accueil.
De là, à repasser demain dans cette rue, peut-être…
mercredi 2 décembre 2020
Trente-quatrième jour de reconfinement
Comme quasiment tous les jours j'ai fait quelques courses, notamment à la boulangerie, rien de bien original me direz-vous, et vous aurez raison. Mais, il faut bien qu'il y ait un mais, si j'ai fait la queue devant la boulangerie d'une manière des plus banales, derrière moi deux jeunes femmes bavardaient en attendant. Leur sujet de discussion était des plus intéressant et concernait la manière de dormir, pour être plus précis, la question dont elles débattaient était de savoir s'il convient de dormir nu·e, partiellement nu·e ou habillé·e. Dois-je vous préciser que j'ai écouté avec un vif plaisir cet échange, surtout pour apprendre que la petite brune gironde préférait dormir totalement nue, même si elle a parfois un peu froide. En douteriez-vous, j'aurais volontiers proposé à cette charmante dame de lui montrer que l'on peut dormir totalement nu et que cela peut être terriblement chaud.
Peut-être devrais-je acheter le pain à la même heure qu'aujourd'hui dans les jours qui viennent, l'on ne sait jamais…
Citation du mercredi
J'ai déjà dû vous dire que j'avais une passion dévorante, les livres. Et c'est une passion que j'aime partager, comme mes autres passions qui sont, pour certaines d'entre elles, nettement plus sulfureuses, quoique la lecture n'est-elle pas, peut-être, l'activité la plus sulfureuse et subversive qui soit. Mais, revenons à nos moutons, ou à nos livres, n'en déplaise au Petit Prince. J'ai trouvé une citation qui décrit à merveille cette passion et le plaisir de la partager, " Quand je tombe sur une personne qui sait que les livres existent, j'explose comme une bouteille de bière chaude."
La formulation est jouissive, surtout lorsque l'on imagine le jaillissement de la mousse en longs jets.
mardi 1 décembre 2020
Trente-troisième jour de reconfinement
Les calendriers commerciaux de l'avent sont prévus pour être commencés le premier décembre, alors que, comme vous le savez sans aucun doute toutes et tous, dans la liturgie catholique l'avent, du latin adventus, "arrivée", commence le quatrième dimanche avant Noël, soit cette année le 29 novembre. Malgré ce décalage étrange, nous voilà donc au jour où les premières cases des calendriers de l'avent vont être ouvertes, découvertes. Il est de multiples types de contenus possibles, vous ne serez donc pas étonné·e·s si je m'attarde sur ceux destinés aux adultes. Et je me suis posé une question, tardivement certes puisque je me la suis posée aujourd'hui, pourquoi ne ferais-je pas moi aussi un calendrier de l'avent. Je vous rassure, je n'ai nullement l'intention de vous livrer une série de photos, d'autres que moi feront cela de fort jolie, et plus encore, façon. Je vais donc me contenter de rester dans ce que j'arrive à peu prêt à réaliser, aligner des mots et donc vous offrir chaque jour un quatrain érotique.
Enfin j'espère y arriver, je n'ai pas encore commencé à écrire le moindre vers, il me reste à souhaiter que quelque muse plus ou moins lubrique m'inspire…