- Je bois au beau sexe des deux hémisphères.
- Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe !
Marquis de Bièvre


Si vous aimez mes mots, j'aime aussi les vôtres, laissez-donc, si vous le souhaitez, une trace de votre passage, les commentaires vous sont ouverts…


mercredi 29 octobre 2025

Itinéraire d'un débauché. I - 1

 Bien décidé à mener à bien mon projet d’écriture, je me suis mis au travail. Dans un premier temps, j’ai commencé par noter les différentes étapes, une espèce de fil de l’eau de ma vie, au moins de ma vie sexuelle.

Je réalisais rapidement que cela ne serait pas aussi simple. D’une part, la chronologie de certains épisodes me semblait incertaine, avais-je rencontré la belle Marie-Chantal avant ou après la sulfureuse Elisa? D’autre part, au fur et à mesure que j’avançais, cette tâche m’apparut tout aussi troublante que difficile à mener à bout. Chaque fois que je croyais avoir noté au moins les faites les plus saillants, d’autres éléments me revenaient en tête. Je dus donc siffler la fin de la récréation, à moins que ce ne soit la mi-temps, estimant que l’essentiel était rassemblé là, dans mon ordinateur.

Puis, avec enthousiasme, j’avais commencé à écrire, essayant de structurer quelque peu mon récit, convoquant mes souvenirs qui étaient parfois incertains. Après quelques journées d’un intense labeur, de nombreuses pages étaient noircies, bien qu’il n’y ait aucune page puisque l’ensemble du texte était dans l’ordinateur. Relisant tout cela, je constatais que, si un récit chronologique pouvait avoir du sens, et surtout ne nécessitait guère de réflexion sur l’articulation des chapitres, le résultat était barbant. J’ai tenté d’autres assemblages, tous aussi désastreux les uns que les autres.

 

Il ne me restait donc que mon document chronologique. Je m’apprêtais à jeter l’éponge, et repris le cours de mes activités habituelles, lecture, balade et, bien sûr, quelques échanges sur les réseaux sociaux. C’est alors que Tina, une charmante amie, m’indiqua qu’elle avait une soirée de libre à Paris et me proposa de la passer ensemble. Aurais-je pu refuser une telle proposition?

Quelques jours plus tard, nous nous sommes retrouvés, dans le quartier des Halles. Elle était là, grande, élancée, un superbe sourire, un regard des plus expressifs, et, même si j’aurai l’occasion de vous reparler d’elle, je dois vous avouer qu’elle a un cul splendide. Après quelques mots échangés, nous nous sommes dirigés vers une brasserie, je ne vous dirai pas laquelle, je vous laisse deviner.

 

Tina a bon goût, c’est indéniable, et elle avait choisi une excellente brasserie, la contrepartie étant que nous n’étions pas les seuls à vouloir une table. Une charmante serveuse nous annonça donc que nous allions devoir attendre un peu. Et c’est là que tout a commencé. — — Nous allons faire la queue ensemble, déclara Tina.

— Se faire une queue avec toi, quel bonheur, répondis-je.

— Là, il va falloir que tu m’en dises plus, ajouta-t-elle dans un sourire.

 

Elle dut cependant attendre quelque peu, le temps que nous soyons assis, que nous ayons commandé et que la bouteille de vin soit arrivée, et nos verres remplis.

— Tu t’intéresses aussi aux queues, tu joues aussi avec? demanda-t-elle, un sourire pétillant dans ses yeux.

C’est ainsi que débuta face à Tina, le récit de mon itinéraire de débauché, sans autre souci que le plaisir de raconter.

 

Si je devais résumer, je pourrais dire simple qu’à vingt ans j’étais hétéro et vanille, à quarante hétéro et dominateur, et à soixante bi, switch et de plus en plus avide de jeux. Certes, ai-je dû préciser, c’est la tendance générale, ce n’est pas aussi net.

Tout d’abord, ces évolutions ont été plus ou moins progressives, et n’ont pas eu lieu strictement les années de mes quarante et soixante ans, pour mes anniversaires, je n’ai eu ni nécessaire SM ni bite à sucer.

De plus, j’avais eu, de-ci de-là, quelques petites expériences avant ces dates. Je passe sous silence lors de mes années au collège quelques attouchements entre garçons que la morale chrétienne réprouve, pour celles et ceux qui se poseraient la question, j’étais scolarisé dans un établissement catholique. Plus tard, jeune adulte, lors de vacances, j’avais rencontré un jeune homme et nous avions fini la soirée en nous masturbant l’un l’autre avant qu’il ne me fasse jouir dans sa bouche. D’un autre côté les jeux SM avaient été longtemps un fantasme quelque peu enfoui. Mais plus étonnant et que j’avais presque oublié, fraichement arrivé à Paris, j’avais dragué une femme dont j’ai découvert bien vite qu’elle avait quelques tendances SM, coté dominatrice. Mais j’aurai l’occasion de reparler de tout cela.

 

 

samedi 25 octobre 2025

Itinéraire d'un débauché. Table des matières

 Préliminaires 

Chapitre I I 1 

 

 

Itinéraire d'un débauché. Préliminaires

Préliminaires

 «Au milieu du chemin de notre vie», c’est sur ces mots que s’ouvre l’enfer, celui de Dante. Il a alors trente-cinq ans, la moitié de la vie ordinaire des hommes depuis David dans les Psaumes «Dies hominis septuaginta anni», les jours de l’homme sont de soixante-dix ans.

Je serais donc plus proche de la fin de mes jours que du milieu du chemin de ma vie, il est temps pour moi de regarder le chemin parcouru.

Je vous livre ces réflexions dans ce cahier dont je ne sais ce que je ferai.

Ce texte, vous l’avez compris, est une autobiographie impudique. Comme toute autobiographie elle aura ses parts d'erreurs et d'approximation liées pour partie à des oublis, des confusions de dates ou prénoms, qui ont tous été modifiés. Comme toute autobiographie, elle sera parfois romancée, en passant sous silence des épisodes peu glorieux en embellissant d'autres moments.

Je vous laisse discerner le vrai du faux, mais n'oubliez pas, "l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre" écrivait Boris Vian, et Dante Alighieri est un sacré farceur qui a commencé à écrire la Divine Comédie à plus de quarante ans.

 

vendredi 24 octobre 2025

De retour

 J’ai été peu présent, voire absent, quelque temps, trop longtemps peut-être, certain·es l’ont peut-être déploré, d’autres ne l’ont même pas remarqué. Je n’ai pas écrit et encore moins publié. Mais, si vous en doutiez, je n’ai pas cessé de lire, même si l’on ne lit jamais assez.

Et, je suis revenu, pourquoi ? je ne suis pas certain de le savoir, peut-être une nostalgie, peut-être un manque, que sais-je ?

Je suis revenu, l’esprit peuplé d’envies et de désirs de mots. Et j’ai eu le plaisir de retrouver des personnes que je connaissais, j’ai croisé aussi quelques nouvelles personnes. Certaines sont des plus inspirantes.

J’ai donc quelques projets d’écritures, mon projet Itinéraire d’un débauché, une série de récits La belle dame dans son bureau, un texte de désir inspiré par une sulfureuse étoile, une chronique consacrée à des livres et podcasts dont je vous laisse deviner le thème, et quelques autres, de quoi peupler les longues soirées d’hiver, en écrivant souvent d’une main.

dimanche 4 mai 2025

L’ai-je fait, suis-je en train de le faire ?

Je dois admettre que ce titre n’est pas vraiment compréhensible. Cependant, je dois avouer que le titre initial que j’avais choisi était peut-être encore moins explicite. Vous pouvez donc vous légitimement vous demander à quoi ce titre fait allusion.

Je ne serais guère étonné si certain·es d’entre vous pensaient que j’évoque là quelque pratique sexuelle que j’aurais découverte, ou que je découvre enfin à mon âge. Et j’imagine sans peine là le sourire de certaines lectrices ou de certains lecteurs, la formulation du titre laisserait en effet penser que j’écris tout en expérimentant une nouvelle pratique. Mais, hélas, ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Afin que vous ne vous perdiez pas en d’inutiles conjectures, je vais donc vous indiquer quel est l’objet de ce billet. Celles et ceux qui se sont quelque peu interessé·es à mes écrits ont constaté que j’avais quelque peu disparu des radars. J’avais effectivement cessé d’écrire ou en tous cas de publier. Mais j’avais depuis longtemps le projet de rédiger mes mémoires, en vain.

Or, il y a quelque temps, une charmante, fort charmante, lectrice m’a suggéré une structuration des plus pertinentes pour ce texte. J’ai donc écrit, ou plus précisément, je suis en train d’écrire l’Itinéraire d’un débauché.

dimanche 26 mai 2024

Un pot entre collègues

Mon dernier boulot était passionnant, et avait aussi quelques autres aspects positifs. Mes collègues de bureau étaient, pour la plupart, plus jeunes que moi, ce qui, je dois le reconnaitre, n’est pas bien difficile, et même certains étaient bien plus jeunes que moi. De plus nous avions l’habitude de boire plus ou moins régulièrement boire des pots, pots auxquels sont aussi conviés celles et ceux qui ont changé de vie professionnelle.

Il m’arrive donc de temps à autre de boire un verre avec mes anciens collègues avec toujours beaucoup de plaisir, d’autant plus qu’habituellement c’est plutôt une série de pintes qu’un verre.

Lors du dernier pot, la discussion a pris un tour des plus intéressants.

L’une de mes anciennes collègues a déclaré, un grand sourire aux lèvres « Moi, j’aime les mecs qui aiment les mecs ! » Ajoutant quelques instants plus tard en direction d’un collègue « Et toi qui vis en trouple qu’en penses-tu ? »  Je ne vous dirai pas qu’elle fut la réponse, mais, je ne sais comment, un peu plus tard, j’entendis « C’est curieux, on va dans les mêmes boites échangistes mais on ne s’est jamais croisés. »

J’attends donc avec une certaine impatience le prochain pot, et, peut-être, vous raconterais-je.

samedi 13 janvier 2024

Voeux 2024

Ils s'embrassent au mois de janvier, car une nouvelle année commence, chantait Renaud, à l'époque où il chantait. Et je suis conscient que j'évoque là un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Une nouvelle année commence donc sur le calendrier grégorien et cela n’a guère d’importance. Le moment important n’est-il pas plutôt au fond le moment où la lumière remporte son combat sur les ténèbres, ce moment où la durée de la nuit diminue peu à peu ? Los jorns alongan : per Nadal d'un pè de gal, per l'an nòu d'un pè de buòu. Pour celles et ceux qui n’auraient pas compris, les jours s'allongent, pour Noël d'un pas de coq, pour l'an nouveau d'un pas de bœuf.

Je ne vais pas moins me conformer aux usages et vous souhaitez une merveilleuse année 2024 jouissive à souhait en vous précisant toutefois que je n’assure pas le service après-vente de mes vœux.

Mais, je ne prendrai aucune résolution bonne ou mauvaise pour cette année, même pas celle d’écrire plus souvent que lors de l’année écoulée.

Et, je conclurai en toute logique par la formule rituelle, a l’an que ven , siam pas mai, que siam pas mens !

dimanche 3 septembre 2023

Un soir de fin d’été

Un soir d’été, c’était un soir d’été, pour être plus précis, un de ces soirs de fin d’été où l’été semble hésiter à s’estomper et laisser place à l’automne, un soir où les nuages ont laissé place à un ciel dégagé et où l’on espère déjà une belle journée pour le lendemain.
Une de ces soirées où l’on est confortablement installé dans son vieux fauteuil en compagnie de ses chats et où après avoir regardé le ciel s’obscurcir l’on se plonge dans la lecture d’un vieux et épais compagnon.
Mais après quelques pages l’on ne résiste guère à la curiosité et l’on jette un coup d’œil, un seul, un bref coup d’œil, s’est-on juré, au réseau social dont l’oiseau bleu s’enfuit. Presque surprenant, un message reçu, un clic et là, une somptueuse surprise. Une photo d’une belle avec laquelle j’échangeais. La belle cuisse largement ouverte nue, dévoilant son sexe nu, ouvert.  
Il n’en fallut guère plus pour que mon imagination ne s’enflamme, qu’elle s’envole. La savoir ainsi, jouant avec Lui, excitée, troublée, trempée. Et Lui jouant délicieusement d’Elle, lui demandant d’envoyer une telle photo. Moment merveilleux, rêver d’Elle, offerte aux désirs de Lui et savoir qu’Il le sait, qu’Il en joue, qu’Elle s’empourpre. Moment merveilleux où mon sexe durcit de désir à cette idée. Moment merveilleux où j’écris ces mots, d’une main, jouant à la fois de mes mots et de mon envie furieuse qu’Elle suscite ainsi.
Et c’est ainsi que vint ce premier jet.