Fil de l'eau, troisième vendredi

Les vacances se poursuivent en journées écrasées de soleil, assourdissantes du stridulement des cigales.  Je passe des heures dans l'ombre fraiche des arbres à lire, je suis parti avec quelques livres dans mon sac, à écrire entre publications régulières, nouvelles qui avancent et autobiographie au long cours. Il m'arrive aussi de sortir de mon coin sous les muriers pour quelque balade ici ou là, ou pour rejoindre l'ombre de la vieille cuisine pour manigancer quelques plats après un passage au marché avec une pensée pour Gilbert Bécaud et sa chanson, qui me fait sentir vieux, Les marchés de Provence. " il y a, tout au long des marchés de Provence / Tant de filles jolies, tant de filles jolies." Et je dois vous avouer qu'il y avait une délicieuse vendeuse de melons qui avait des rondeurs à damner un saint, à transformer le plus vertueux des moines en porteur de battant de cloche raide à pouvoir en sonner le tocsin. Moi qui ne suis ni moine, ni vertueux, je vous laisser imaginer dans quel état j'étais avec ses melons plein les mains…

Écriture contrainte, troisième année, trente-unième semaine

Contrainte :

 

Et si l'on vivait nus, totalement nus, si la nudité étant la norme elle ne troublait ni ne choquait personne, mais que bien au contraire le fait de cacher sa nudité était soit choquant soit source de troubles.

Serait-ce là une invitation à disserter sur la construction sociale des codes, des normes ? Mais dans ce cas, vous ne serez nullement étonnés si pour disserter sur la construction sociale des normes et des codes concernant la sexualité, je préférais évoquer d'autres normes, d'autres codes. Je préférerais évoquer les places respectives des bisexualités féminine et masculine, la question du consentement et autres sujets, mais ce n'est pas l'objet de ce texte écrit sous contrainte, contrainte pour laquelle, dois-je le préciser, je suis totalement, pleinement et continuellement consentant.