Six, sept pas, une fine chaîne orne sa cheville, jamais cette passerelle n'a été aussi belle que ce soir. Mais hélas pas un souffle de vent, certes ce n'est pas le pont des Arts et son vent "Qui rebrouss' les bois, détrouss' les toits, retrouss' les robes" mais cet air lui trotte déjà dans la tête. Et, peut-on l'avouer, mais ce qui lui trotte dans la tête ce n'est pas la voix de Georges Brassens, dont pourtant il connaît ou croit connaître tout le répertoire. Non, ce qui lui trotte dans la tête c'est la version des Rita Mitsouko. Mais avant de crier à l'hérésie, au scandale, écoutez donc cette voix, et sa manière de trousser les robes, c'est à se damner. Et il se surprend à chantonner sur sa passerelle en rêvant d'un envol de cette jupe, alors que ces fesses continuent à le narguer allègrement en oscillant au rythme d'il ne sait quelle musique. Il ne voit plus que ce déhanchement, incitation à la lascivité, à la lubricité. Il espère une intervention d'Éole, "Moi qui n'ai prié Satan Que lorsque j'étais amoureux" son répertoire de chansons françaises s'emballerait-il ?
Mais Éole n'était pas ce jour-là convié à la fête.
Huit, neuf, dix pas, que faire ?
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