Elle est fébrile, l'heure du rendez-vous approche et elle se demande encore comment elle a pu accepter un tel rendez-vous. Des hommes, elle en a rencontré, beaucoup. Elle a accepté des rencontres qui lui semblaient alors parfois un peu étranges. Elle se souvient de la première fois où elle a attendu un homme les yeux bandés, nue à quatre pattes dans une chambre d'hôtel. Elle se souvient de ce jour où elle est allée chez un inconnu, s'est déshabillée dans l'entrée alors que cinq hommes l'attendaient dans le salon. Elle se souvient de toutes ces rencontres où elle pensait repousser ses limites, mais où, elle le sait maintenant, elle cherchait autre chose, elle le cherchait Lui.
Et là, aujourd'hui, elle ressent autre chose. Cet homme avec qui elle a rendez- vous s'est imposé à elle dès les premiers échanges comme une évidence. Il lui semble maintenant qu'elle le connaît depuis toujours, alors qu'il y a peu, il n'existait pas pour elle. Et c'est elle qui lui a demandé cette rencontre, elle l'aurait supplié de venir, si vous voulez, quand vous voulez, comme vous voulez, lui a-t-elle écrit. Il a fixé la date, chez elle, et c'est elle qui a demandé à nouveau comment elle devait le recevoir, dans quelle tenue "Les yeux bandés, dans une tenue de putain distinguée".
Elle a essayé d'en savoir un peu plus, il a refusé de répondre, la seule réponse qu'elle a obtenue fut " tu seras punie si la tenue ne me convient pas", elle s'est offerte à lui et à ses envies, toutes ses envies.
Pour la tenue, elle a hésité, il va être là dans moins d'une heure et elle hésite encore. Des bas et des escarpins, bien sur, des escarpins noirs, aux talons vertigineux comme disait l'un de ses amants. Une jupe courte, pas trop, distinguée a-t-il dit, elle pense avoir trouvé un bon compromis, courte et évasée, elle restera accessible. Elle a choisi un petit haut boutonné, donc déboutonnable, qui met en valeur ses seins nus. Elle ne porte qu'une culotte, elle aime le mot, et l'idée de la mouiller pour lui.
Elle finit de se préparer, elle attend, c'est l'heure, elle s'assied, se relève, tourne en rond, ne sait plus, une sonnerie, un coup bref, une poussée d'adrénaline, son cœur s'emballe, elle se rue vers la porte, s'arrête, met son bandeau, noir absolu, la main sur la poignée, elle ouvre.
Sa voix chaude, "bonjour petite salope" et elle chavire déjà.
Date de publication 14 octobre 2010 14h49
RépondreSupprimerComme toujours avec vous, on se sent de suite l'héroïne de vos histoires ...Rêvées ou vécues ! :)
Date de publication 14 octobre 2010 15h25
RépondreSupprimerVenant de vous Chilina, quel beau compliment !