- Je bois au beau sexe des deux hémisphères.
- Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe !
Marquis de Bièvre


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lundi 20 janvier 2014

Regards…

Nous avons tous, toutes croisés des regards qui nous ont laissé de jolis souvenirs, voire beaucoup plus avec des regards dont les croisements, entrecroisements n'étaient que des préludes à autres entrecroisements, enlacements, embrasements des corps et des sens. Mais, ce ne sont pas ces regards-là que je veux évoquer ici.
Un jour, à Paris, j'avais invité une dame charmante à partager un déjeuner. Vous surprendrais-je en vous disant qu'elle avait proclamé n'avoir rien à se mettre ? Je n'en avais pas cru un mot. Je n'en fus que plus surpris au moment où je la découvris m'attendant au restaurant, vêtue de rien ou presque. Le presque se résumant en un short dont dire qu'il était mini relève de l'euphémisme et d'un haut qui semblait sorti d'un filet de pêcheur fort respectueux des règlements de pêche en tout genre, l'espacement des mailles en effet n'auraient nullement gêné le passage des poissons de petit format, et plus prosaïquement en l'occurrence celui des regards.
Le déjeuner fut délicieux. Et plus tard je raccompagnai la belle qui avait, je me dois de le préciser, enfilé un blouson de cuir pour la courte balade que nous avions à faire. Et ce sont les regards des passants croisés que je veux évoquer ici.
Un jeune homme regardant ostensiblement ailleurs, refusant de voir cette femme marchant face à lui, mais qui était pris de crise aussi sévère que subite de strabisme.
Une femme lançant des regards incendiaires à cette gourgandine qui osait porter une telle tenue dans la rue, alors qu'elle n'oserait même pas la porter le soir pour son époux tout aussi légitime que blasé, et qui se demandait peut-être si elle ne devrait pas prendre un amant qui lui impose, horreur et volupté suprêmes, de porter une tenue analogue.
Un homme la dévisageant sans vergogne, et me jetant un regard assassin, et qui se demande encore ce que j'ai de plus que lui.
Mais la palme du regard revient sans aucun doute à cet homme marchant au côté de son épouse, qui n'a pas bronché d'un iota, n'a pas détourné la tête une seconde, n'a pas cessé de discuter avec son épouse un instant, mais dont le regard doté d'une existence totalement autonome a scanné la dame millimètre par millimètre, enregistrant les données, et imaginant tout ce qu'il pourrait faire à Madame  ce soir-là…

2 commentaires:

  1. oui, c'était encore un délicieux moment passé à ton bras, et en plus tu as pu constater que je m'habille d'un rien, n'ayant plus rien à me mettre.

    Bisous tout doux,

    Elisabethe

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  2. Ce qu’il ferait à Madame, vraiment ? Ou ce qu’il aurait fait à votre belle s’il avait eu la chance d’être à votre place ? En tous cas, la différence entre ces deux hommes montre qu’un regard peut être envieux de bien des manières.

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