Vous connaissez, je n’en doute pas, cette comptine enfantine. Je ne sais pourquoi elle m’est revenue en tête récemment, sans doute pas en raisin de ses qualités poétiques. À défaut de telles qualités, avez-vous noté le nombre d’allusions que peut contenir une telle comptine ?
"Il était un petit navire
Qui n’avait ja- ja- jamais navigué
Il partit pour un long voyage
Sur la mer Mé- Mé- Méditerranée
Au bout de cinq à six semaines,
Les vivres vin- vin- vinrent à manquer
On tira à la courte paille,
Pour savoir qui, qui, qui serait mangé,
Le sort tomba sur le plus jeune,
Le mousse qui, qui, qui s’mit à pleurer
On cherche alors à quelle sauce,
Le pauvre enfant, -fant, -fant sera mangé, "
Nous avons là un navire, dont l’on précise qu’il est petit, petit pouvant signifier petit par la taille ou petit par l’âge, qui n’a jamais navigué, qui n’est jamais allé sur la mer profonde. Ce petit, au sens de jeune, qui n’est jamais sorti, est l’image type du puceau.
Que va-t-il se passer, les vivres viennent à manquer. Mais de quels vivres parle-t-on, les vivres que l’on consommerait en mer s’ils n’étaient manquants sont-ils uniquement la nourriture ou aussi les partenaires sexuels ?
On titre alors à la courte paille, et le sort tombe sur le plus jeune. Le plus jeune renvoi alors au sens retenu pour le navire. Et n’est-il pas normal que ce soit le plus jeune qui ait la plus courte, la plus petite paille ?
Quant au sens de manger, il renvoie à la consommation qui peut-être sexuelle, les pleurs étant alors liés à la crainte devant l’acte sexuel.
Et l'on comprend peut-être mieux alors pourquoi les grands enfants, bercés dans leur petite enfance par cette comptine, aimaient tant les promenades en barque.
"Il était un petit navire
Qui n’avait ja- ja- jamais navigué
Il partit pour un long voyage
Sur la mer Mé- Mé- Méditerranée
Au bout de cinq à six semaines,
Les vivres vin- vin- vinrent à manquer
On tira à la courte paille,
Pour savoir qui, qui, qui serait mangé,
Le sort tomba sur le plus jeune,
Le mousse qui, qui, qui s’mit à pleurer
On cherche alors à quelle sauce,
Le pauvre enfant, -fant, -fant sera mangé, "
Nous avons là un navire, dont l’on précise qu’il est petit, petit pouvant signifier petit par la taille ou petit par l’âge, qui n’a jamais navigué, qui n’est jamais allé sur la mer profonde. Ce petit, au sens de jeune, qui n’est jamais sorti, est l’image type du puceau.
Que va-t-il se passer, les vivres viennent à manquer. Mais de quels vivres parle-t-on, les vivres que l’on consommerait en mer s’ils n’étaient manquants sont-ils uniquement la nourriture ou aussi les partenaires sexuels ?
On titre alors à la courte paille, et le sort tombe sur le plus jeune. Le plus jeune renvoi alors au sens retenu pour le navire. Et n’est-il pas normal que ce soit le plus jeune qui ait la plus courte, la plus petite paille ?
Quant au sens de manger, il renvoie à la consommation qui peut-être sexuelle, les pleurs étant alors liés à la crainte devant l’acte sexuel.
Et l'on comprend peut-être mieux alors pourquoi les grands enfants, bercés dans leur petite enfance par cette comptine, aimaient tant les promenades en barque.
Il était un petit navire de Un Joueur Parisien est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.
Après la "Psychanalyse des contes de fées" de Bettelheim, voici la "Psychanalyse des comptines" d'un joueur avisé et malicieux :)
RépondreSupprimerLe parallèle est flatteur, je vous en remercie. Et vous avouerais-je que je suis de cette génération où la psychanalyse de contes de fée était l'une des lectures de base.
SupprimerHa ha....avisé malicieux....et...bien entrainé....le rêveur....
RépondreSupprimerAh.. le rêve !
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